Jeunesse éternelle, amours adolescentes, insolente fraîcheur d’un duo pop tout juste éclos. Sur l’écran noir de nos nuits blanches, clignote l’enseigne à néon d’un vieux vidéo club. Innocence perdue que Videoclub, jeune duo originaire de Nantes, restitue avec toute la pureté magnifique de leurs dix-sept ans. De baisers volés en pudiques gestes tendres, ils font les quatre cents coups au masculin-féminin et leur amour – authentique – ressemble à un film d’auteur. Cette grâce spontanée irradie leur premier clip, « Amour plastique », vu près de dix millions de fois sur YouTube, partagé par un acteur mexicain d’une série Netflix qui l’a rendu viral. « Aime-moi jusqu’à ce que les roses fanent/ Que nos âmes sombrent dans les limbes profondes », dit ce sautillant morceau de pop synthétique au charme entêtant, ou quand Fauve rencontre Elli & Jacno sur une plage de Nantes. Ainsi, sur une planète fucked up, dans une société qui prend l’eau de toutes parts, un jeune duo réussit, par on ne sait quelle magie, à réactiver l’espoir. « Roi », un morceau sorti en décembre 2018, dont les vues YouTube culminent à quatre millions, explore à nouveau la veine amoureuse, mais sur un ton plus grave et plus mélancolique, façon Fauve optimiste ou Odezenne fleur bleue. Comme s’ils avaient soudain pris conscience d’être dépositaires d’un sentiment précieux et plus grand qu’eux.